LES COTATIONS : Comment situer son niveau face à la cotation d'une sortie rando, escalade ou alpinisme ...

Le 12.06.2022, par PascalB


  Voici un article toujours aussi pertinent sur les cotations que Pascal Blocher avait rédigé en 2014

Il existe une multitude de systèmes de cotations ou d'évaluation des difficultés rencontrées sur les itinéraires ou courses en montagne. Ceux-ci sont issus des fédérations ou d'ouvrages spécialisés sur les activités pratiquées en milieu montagnard. Nous allons nous limiter à un résumé des échelles les plus utilisées.

LES COTATIONS EN RANDONNEE

   L'activité randonnée se définit comme un terrain ne nécessitant pas le matériel ou des techniques de l'alpinisme. Ce matériel et ces techniques peuvent être employés occasionnellement mais l'usage doit rester ponctuel : Mauvais pas, mauvaises conditions, participants peu aguerris etc...

Nous utilisons généralement le système de cotation suivant :

R1 : Randonnée facile accessible à tous

R2 : Randonnée accessible à tous ceux qui pratiquent régulièrement la randonnée en montagne. Pas de difficulté particulière mais randonnée qui nécessite de l'attention et un minimum d'entraînement.

R3 : Itinéraire nécessitant une bonne expérience, se déroulant souvent en terrain exposé avec des passages hors sentier demandant des notions d'orientation et d'escalade facile

R4 : Itinéraire pour randonneur très expérimenté comportant des passages très aériens et exposés. Traversée de névé/glaciers avec crampons/piolet.

R5 : Randonnée très difficile ou alpinisme facile pouvant nécessiter du matériel particulier (corde, baudrier, crampons, piolet...). Progression sur glacier, exposition importante, escalade.

 

 Autre cotation : Le Club Alpin Suisse utilise une échelle de cotation comprenant six degrés. C'est à ce jour le système le plus abouti. Il mérite d'être mieux connu et déployé par les responsables de groupes et les pratiquants

T1 : Randonnée - Sentier bien tracé. Terrain plat ou en faible pente, pas de risque de chute. Exigences : Aucune, pas de problème d'orientation. Possible même sans carte et en baskets

 T2 : Randonnée montagne - Sentier avec tracé ininterrompu, parfois raide. Risque de chute pas exclu. Exigences : Pied sûr, capacité élémentaire d'orientation. Matériel : Chaussures de randonnée recommandées.

T3 : Randonnée en montagne exigeante - Sentier pas forcément visible partout. Les passages exposés peuvent être équipés de cordes ou chaînes. Eventuel appuis des mains pour l'équilibre. Quelques passages exposés avec risque de chute, pierriers, pentes mêlées de rochers sans trace. Exigences : Pied très sûr. Capacité moyenne d'orientation. Expérience élémentaire de la montagne. Matériel : Bonnes chaussures de randonnée.

T4 : Randonnée alpine - Trace parfois manquante. Assez exposé : pentes herbeuses délicates, pentes mêlées de rochers, névés faciles et passage sur glaciers non recouverts de neige. L'aide des mains est quelquefois nécessaire pour la progression. Danger : En cas de mauvais temps, le repli peut s'avérer difficile. Exigences : Etre familier du terrain exposé. Une certaine capacité d'évaluation du terrain et une bonne capacité d'orientation. Expérience alpine. Matériel : Chaussures de randonnée rigides.

T5 : Randonnée alpine exigeante - Souvent sans trace. Terrain exigeant, pentes raides mêlées de rochers. Glaciers et névés. Quelques passages d'escalade faciles. Danger : Risque de glissade. Exigences : Evaluation sûre du terrain et très bonne capacité d'orientation. Bonne expérience de la haute montagne. Matériel : Chaussures d'alpinisme. Connaissances élémentaires du maniement du piolet et de la corde.

T6 : Randonnée alpine difficileLa plupart du temps sans trace. Terrain exposé, exigeant, pentes raides mêlées de rochers. Glaciers et névés. Quelques passages d'escalade faciles. Dangers : Risque accru de glissade. Exigences : Excellente capacité d'orientation. Expérience alpine confirmée. Matériel : Habitude de l'utilisation du matériel technique d'alpinisme si besoin.

 

LA COTATION EN ESCALADE

  En escalade, une cotation est une évaluation d'une voie d'escalade en fonction de son type, de son engagement, mais surtout de sa difficulté. Le grimpeur qui réussit la première ascension d'une voie est généralement celui qui donne la première cotation de la voie. Cette évaluation est un peu subjective à cause des différences que peuvent ressentir les grimpeurs en fonction de leurs capacités et spécialités. Cependant elle reste le meilleur moyen pour avoir une estimation de la difficulté générale de la voie.

 

  La cotation française utilise un chiffre auquel est accolé une lettre (a, b ou c) et parfois un +. Ce système est un système ouvert, c'est à dire qu'il peut être étendu si des voies plus difficiles que toutes celles qui existent sont ouvertes. Actuellement, les niveaux extrêmes d'escalade atteignent le 9c. Pour se situer, un débutant en escalade doit savoir qu'il progressera généralement dans le 4. Sans pratique régulière de l'escalade, il est difficile de franchir le 6a.

 

LES COTATIONS EN ALPINISME

Il est bon de rappeler que les cotations sont données pour une montagne en bonne condition et pour un alpiniste entraîné

L'échelle classique couramment utilisée, prend essentiellement en compte la difficulté technique de l'itinéraire.

F : Facile : Dans une course Facile, l'alpiniste marche avec aisance. L'itinéraire est évident, par exemple la remontée d'un glacier peu pentu et peu crevassé suivi d'un éboulis ou d'une courte arête de blocs faciles. En général, l'usage de la corde ne s'impose que pour la sécurité sur glacier

PD : Peu difficle : Plus difficile que l'échelon précédent, avec par exemple un glacier plus complexe à négocier (quelques crevasses) ou de l'escalade un peu plus difficile (3 en rocher mais sans passage de 4 qui ne soient pas facilement contournables), mais clairement disposée et faciles à protéger. Présence de pentes de neige et glace modérées entre 35° et 45°, dont les passages les plus raides sont courts. Des rappels peuvent être nécessaires à la descente

 AD : Assez difficile : Itinéraire qui nécessite de tirer des longueurs à plusieurs reprises. La cordée devra par exemple négocier un glacier, une rimaye de petite taille, des difficultés en rocher dans le 4 ou des pentes de neige plus soutenues jusqu'à 40°- 55°. La sécurité de la cordée requiert l'emploi d'une grand variété de techniques

D : Difficile : C'est une entreprise déjà sérieuse où une bonne maîtrise de l'assurage et un bon sens de l'itinéraire sont nécessaires. La cordée devra tirer des longueurs successives pour négocier de longues sections d'escalade. Il y a des passages obligatoires de 5 où des difficultés soutenues dans le 4-5, des pentes de neige ou de glace raides, ou des glaciers très crevassés aux rimayes importantes

TD : Très difficile : Les courses TD sont des entreprises très sérieuses avec des difficultés importantes en rocher. Il y a des passages obligatoires dans le 6 ou de longues sections dans le 5, ou de longues pentes de neige ou glace raides et soutenues (entre 65° et 90°) qui nécessitent en général de tirer un grand nombre de longueurs. Les risques objectifs peuvent être importants à ce niveau de difficulté

ED : Extrêmement difficile : Itinéraire de grande difficulté généralement assez engagé avec de l'escalade soutenue dans le 6 (où de longues sections d'escalade artificielle délicate) ou de longs passages de glace raide ou verticale

ABO : Abominable : Au-delà du ED, l'usage de la cotation ABO s'est répendue en France, notamment pour coter les grandes voies rocheuses extrêmement raides ou surplombantes

Chaque niveau est subdivisé en 3 : Inférieur (-), Normal, Supérieur (+) allant du plus facile au plus difficile. Exemple : PD+, AD+, D- etc...